"Hommes/femmes politiques, journalistes au petit pied, philosophes du dimanche ou stars à la ramasse: tous sèment des perles de bêtise, sans se douter que, dans l'ombre, l'autruche les note, les commente, s'en gausse, et recrache le tout sur ce blog."

Avril 2011

Saucisses purée ? Shiste bon marché !

 
images-copie-42.jpgTirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Déjà j’apprends comme ça que Kate picolerait ? Quelles mauvaises langues, tout de même, vous êtes ! Nous parlons, tout de même, de la future reine d’Angleterre! N’empêche, la Kate « apprécie de temps à autre un petit verre de Jack Daniel’s,  ou un cocktail Crack baby. » Champagne, vodka, fruits de la passion le cocktail, woua, vas-y baby craque, on te suit et nous comprenons tout à fait que tu te pourrisses le foie vu que, de son côté, le prince charmant avoue un net penchant pour, je cite, « les saucisses, accompagnées de purée de pommes de terre. » Top glamour, Willie, vraiment. Tant qu’on y est tiens restons-y, dans le registre de la glamouritude, par la grâce de nos amis les bêtes, autrement appelées compagnies républicaines de, parait-il, sécurité. Ça râle sous les calots : il serait question de supprimer le quart de rouge accompagnant les policières collations ! La SGP-FO de chez les CRS profite de l’occasion pour nous faire savoir qu’il n’y aurait, chez eux, « pas plus de personnes touchées par des problèmes d’alcool qu’ailleurs. » Comme si on en avait douté… Et le syndicat de dénoncer « une atteinte aux traditions » telles que l’ivrognerie de caserne, le bourrage de gueule pré-manif ou l’apéro de cinq heures du mat’. Dès lors, monte des rangs un cri, « laissez- nous picoler! » Mais oui, mais laissez-les, déjà qu’ils sont amers, paraît-il, et moroses, suite à la mise en place de la nouvelle garde à vue. Un autre syndicaliste de chez poulaga prévient que la procédure aura pour conséquence une avalanche de demandes en annulation, entraînant « la remise en liberté de nombreux auteurs de délits et crimes. » On en tremble d’avance. Mais on tremble plus encore en constatant que, sur d’autres fronts, c’est bien les fous qui sont lâchés : Jean-Marie Chevalier, économiste bizarre (redondance), voit dans l’opposition à l’exploitation des gaz de schiste un « exemple de lâcheté collective », et constate que « le pays de Descartes bascule dans l’émotionnel pur. » Chevalier doit baver de bonheur devant le dernier rapport ayant rouvert le débat, rapport selon lequel il serait idiot de se priver « d’une source d’énergie plutôt bon marché, susceptible de limiter le déficit de la balance commerciale. » Sacro-sainte balance… Et si vous avez l‘impression d’avoir déjà entendu ce genre de discours au sujet, par exemple, du nucléaire, c’est que, schiste ou centrales, les « experts » sont les mêmes, sortis des mêmes écoles avec la même morgue affichée, et les mêmes sponsors, EDF, Total... Nous n’avons, cependant, rien à craindre : désormais lancé en campagne, SuperSarko va s’empresser de nous débarrasser d’eux, il l’a rappelé, au Havre : « je prends une décision et tout à coup je vois une floraison d’experts. Des experts, il y en a beaucoup, beaucoup.» Puis de conclure, assez curieusement : « la France n’a pas besoin d’experts, elle a besoin d’acteurs !» Feint-il d’ignorer que rien n’empêche d’être l’un et l’autre et qu’on peut être, n’est-ce pas Sarko, expert en comédie ? Quoi qu’il en soit le voilà reparti en tournée dans les cours d’usines. Aux gars du Havre il est venu dire que les conflits sociaux dans les ports « ça nous a fait un mal considérable, surtout que, dès que quelqu’un fronçait les sourcils, on cédait. Evidemment, ça crée des habitudes ! » Ah ah, non mais quel talent chez le comique! Il n’arrivera pas cependant à nous faire autant rigoler que la mère Bachelot, laquelle vient de découvrir, estomaquée et comme sous le choc, que « le taux de  mortalité est nettement plus élevé chez les centenaires que dans les autres catégories de la population. » Trait d’humour, de la part de Roselyne ? Pas même. Dans le registre des incongruités, la palme revient néanmoins à l’officier français auquel on demandait, l’autre soir à la téloche, dans quel état d’esprit se trouvaient les soldats de son bataillon, engagé en Afghanistan, et dont un venait, bêtement, de se faire dessouder : « les hommes sont abattus », s’est-il contenté de commenter.
                                                        
                                                                                             Frédo Ladrisse.




Un poisson ? Pourquoi un poisson ?


images-copie-35.jpgTirant tête hors du trou, qu’entends-je ?  De méchantes commères s’étant plaintes de ce que leur pouvoir d’achat fondait comme beurre au soleil, aussitôt fut parachuté sur Vesoul-centre et son marché l’adjudant Frédéric Lefèbvre. L’homme providentiel avait, en son barda, LA solution à nos petits soucis ménagers, et sans plus tarder se mit à distribuer au tout venant son drôle de petit papier vert, forcément vert, et bleu aussi. Le « Panier des essentiels », s’appelle le machin. Il vous faudra donc un panier, il vous faudra ensuite Frédéric Lefèbvre, secrétaire d’état à la consommation qui, comme sa fonction l’indique, vous aidera à le remplir selon la liste des courses établie par ses soins. « C’est un panier pour tout le monde », a déclaré le secrétaire, en poussant son pauvre caddie. Pauvre caddie ? Caddie du pauvre, assurément, blindé de riz et nouilles mais qui doit, étrangement, « contenir au moins un poisson. » D’avril, le poisson ? Pas si sûr, car c’est toute l’année que les pauvres consomment mal, savent pas se débrouiller chez Leclerc ou Carrefour, et que ça dépense n’importe comment et que ça va faire des folies, jusqu’à s’acheter un livre, une Princesse de Clèves par exemple, ou bien un Zadig et Voltaire! Abrutis de pauvres, allez, engeances! Fort heureusement et, désormais, Frédéric Lefèbvre veille sur vos paniers, et sur vos essentiels.
     Essentiel, il ne l’était guère, le débat sur la laïcité, sur l’islam, sur le nucléaire, sur le nucléaire est-il compatible avec l’islam (1), bref on sait plus trop mais qu’importe : la messe aura duré trois heures trente, montre en main, paraît que même Besson et son pote Hortefeux-nouillard n’y ont fait qu’une apparition, se barrant au beau milieu du discours de Copé-dicule. Idem la Dati, qui avait pourtant juré qu’elle ne s’y rendrait pas : elle y était, minaudant, mais s’éclipsant vite fait bien fait. Le lendemain, remaquillée, elle pointait sa tronche en cul de poule sur un plateau télé : « je suis contente qu’on ait débattu de l’islam, parce que c’est une religion qui peut faire peur », commença-t-elle. Et les autres religions, elles sont censées faire quoi, nous rassurer peut-être? Brisons-là ! La dame alla, figurez-vous, jusqu’à prendre  la défense de Guéant-de-velours dont la main de fer entend maintenant s’attaquer à l’immigration légale, rien que ça. Elle en pense quoi, Rachida ? « En ce moment, tout est polémique, on peut parler de rien eh bien, parlons de rien ! », s’énerve-t-elle, pour un rien. Besson, de son côté, n’étonnera pas son monde en s’alignant sur Guéant et en jugeant que « cette mesure est pertinente, vis-à-vis de la situation de l’emploi en France. » Le travail aux Français, en somme. C’est ainsi, de manière à peine insidieuse, que s’appliquera dans ce pays la préférence nationale, mesure phare de la maison Le Pen, père et fille.
     On cause on cause, et pendant ce temps on s’enlise : en Lybie, notamment. On bombarde, on canarde et Kadhafi rigole. Il est pas le seul à pouffer : l’autruche en tousse de rire, au souvenir des « hourras ! », des « enfin ! » des « viva ! »expectorés par celles et ceux s’imaginant qu’une guerre puisse être salutaire et servir d’autres intérêts que celles des livreurs de canons. On s’enlise, on dérape, on mitraille au hasard : encore quelques « dommages collatéraux » dans le genre et peut-être qu’un journal finira par titrer : « Lybie : la France coupable. » Il nous faudra, pour cela, attendre 17 ans.
     En attendant il serait utile de se demander pourquoi le député Dassault n’envoie pas ses chouettes bombardiers pilonner la Syrie, le Yémen, et pendant qu’on y est les Emirats Arabes Unis. Autant de pays dont les peuples se sont, à leur tour, soulevés, mais qui visiblement n’ont rien à attendre de nous, ni de Serge Dassault. Pourquoi ? Oui, pourquoi, dans le panier des Essentiels Lefèbvre, pourquoi, mais pourquoi un poisson ?
                                                                                                  Frédo Ladrisse.
(1)    Emprunté à Sophia Aram, qui me le pardonnera




Ah, combien ce pays ?

 
images-copie-17.jpgTirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Un appel, que dis-je, un cri, lancé de Tulle, code postal 19000, Corrèze : « François, François, président ! », hurlaient une poignée de Tullistes, transportés de joie car oui, qu’on se le dise, qu'on se le susurre  à l’oreille : un homme est là, dressé tout droit qui, il nous l’a promis, va « lever l’espérance. » Entre ici, Culbuto — doucereux surnom dont l’affublent ses camarades du Ps —, entre ici, Hollande, François, entre dans la course aux primaires ! Aubry, Royal, Montebourg et autres Gnafron de pacotille commençaient à nous lasser ferme : heureusement, voici Guignol ! « Nous ne sommes pas n’importe quel pays : nous sommes la France », ose-t-il. On voit que d’emblée le Hollande a décidé de cogner fort, quitte à choquer les mièvres. Quant à la gauche,  eh bien, selon lui, « elle doit dire la vérité. » Audacieux personnage!
      Egalement audacieux et jusqu’à la bêtise, Jean-François Copé ne lâche rien : à l’heure où s’écrivent ces lignes, le débat sur l’Islam, rebaptisé débat sur la laïcité, puis re-rebaptisé convention sur la laïcité, n’est toujours pas annulé, malgré les défections multiples, malgré les cris d’orfraies d’autorités religieuses dont on se demande, au passage, ce qu’elles auraient à craindre de cette rencontre de culs bénis oui-oui. Elle aura donc lieu, la fumeuse convention, entre midi et deux autour d’un Picon-bière, dans l’arrière salle du Balto. Et c’est là, entre deux tournées — dis donc, y’a pas de cacahuètes ? —, que devrait se dessiner ce que Copé n’hésite pas à nommer « une sorte de règlement intérieur pour la nation. » Règlement intérieur ?… On aurait à ce point des gueules de collégiens ? « Ah, combien ce pays se meurt des procès d’intention ! », se lamentait ensuite, shakespearien comme un genou, le même Copé lors de l’émission de téloche le mêlant, plus qu’elle ne l’opposait, à Monseigneur Machin, à l’Imam Bidule et au Rabbin Trucmuche. Tiens, lui, j’ai retenu son nom : Joël Mergui, qu’il s’appelle, ci-devant président du Consistoire Central — on appelait du même nom, en d’autres temps, certain comité. Si j’ai retenu son nom c’est que le rabbin Mergui s’inquiétait devant les caméras de ce que le débat, pardon : la convention, ne débouche sur, je cite, « une radicalisation des laïquards. » Des quoi? Il avait bien dit : laïquards.  C’était sur une chaîne du service public, mais nul, et surtout pas ce faux toqué toquard de Frédéric Taddéi, n’a cru bon de reprendre le rabbin. J’en ai conclu que « laïquard » faisait désormais partie du vocabulaire convenu, sans nulle connotation relevant du mépris le plus abouti, et n’émouvait pas plus que ça. Dès lors, pas d’étonnement lorsque le même rabbin Mergui demandait « à l’Etat français d’aider les religions à forger de vrais citoyens. » Copé s’empressait d’acquiescer, mielleux et sirupeux à souhait, mieux, il en rajoutait et précisait, l’œil mi-clos, que lors du débat il n’était « pas question de heurter les fidèles, ce serait vraiment le contraire de ce que nous devons faire. » Que doivent-ils faire, ces contrits? Ramener dans le giron de la droite pétainosarkozyste les brebis égarées du côté du Fn. Ah !, combien ce pays se meurt, etc… En tous les cas on n’aura pas, lors de cette grand’messe cathodique qui n’a jamais, je crois, aussi bien mérité son nom, entendu parler d’athéisme, ou simplement des non-croyants, qui eux aussi peuvent être « heurtés » et pour le moins atterrés par un pouvoir politique ralliant le goupillon, sans plus de vergogne que ça. C’est que nous sommes, nous, athées, aux yeux de Copé comme à ceux de ces ensoutanés, enturbannés et autres empapillotés, autant d’anomalies vouées au silence sur cette terre, avant que d’aller rôtir, comme il se doit, en enfer. Dès lors, l’essentiel n’est-il pas de mettre à profit le temps qui nous reste pour les chauffer à blanc?
 
                                                                                      Frédo Ladrisse.                         

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